Allez, hop, un petit quart d'heure de réflexion sur une tendance musicale plus qu'avérée : l'autosampling. Les anglosaxons parlent plus volontiers de
live looping, mais bon en français on préfère
sampler à
looper.
L'autosampling pour ceux qui débarquent c'est cette nouvelle manie qu'ont nos chanteurs français tendance indés à jouer quasiment seuls sur scène... avec eux-mêmes.
Quelques spécimens comme Dominique A, Troy Von Balthazar, Claire Diterzi, Nosfell, Da Silva, Anaïs, Sébastien Martel, (nos chanteurs plein de talents sont aussi doués pour enregistrer bruits, rythmiques, choeur, arpèges en live de manière à construire un morceau comme un gros mille-feuilles, couche par couche). Je serais mauvaise langue de dire que le résultat n'est pas probant. La plupart du temps le public assiste effaré/émerveillé à la naissance d'un son de plus en plus ample, presque menaçant, produit par une seule personne capable de se démultiplier.
Notez la pédale en bas à droite de la pochette d'AnaïsDerrière cette pratique devenue le must have du one-singer show, des petites pédales d'effet capable d'enregistrer de quelques secondes à quelques minutes de son et de les passer en boucle par couches successives. Là aussi, la pédale de sampling est un marché du gadget à musicien en plein boom. Tous les 6 mois un nouveau modèle fait son apparition, tentant d'emboîter le pas aux musiciens pionniers que en ont fait plus qu'un simple outil de répétition de gamme. Car il faut bien reconnaître que la pédale de sampling n'était rien d'autre qu'un métronome sophistiqué à l'époque du
Akai Headrush pour devenir ensuite une étonnante manière de s'accompagner en jouant dans la rue avec le
Jamman looper de Digitech. A présent, on se bouscule au portillon pour trouver des
Line6 DL4, des
Loopstation de chez Boss ou un
Super Multitrack Looper chez Electro-Harmonix.
D'ailleurs, il y a plus de 20 ans, Electro-Harmonix avait commercialisé une pédale de delay nommée 16 seconds. Celle-ci était capable de restituer 16 secondes de son en 12 bits et d'en faire une boucle infinie. Le musicien pouvait jouer et rejouer pendant 16 secondes jusqu'à créer un chaos sonique que Pink Floyd n'aurait pas renié pour son live à Pompéi.